Dans son livre ‘Parlons du deuil’, la psychanalyste Ginette Raimbault replace la mort dans son contexte sociologique et aborde l’ambiguité selon laquelle nous savons que la mort est inéluctable mais nous nous comportons comme si ce n’était pas le cas. Par contre, lorsqu’une personne meurt, elle semble être devenue un héros et il n’est plus convenable de médire à son propos. Les survivants, quant à eux, passent par différentes étapes comme le repli sur soi, l’envie de voyager et de rejoindre un ‘ailleurs’ ou encore la volonté de créer : écrire, composer, dessiner pour retrouver le moment originel de la perte et combler le vide et le manque.
Ginette Raimbault partage ensuite des témoignages de personnes endeuillées, surtout de parents désenfantés. La clé pour surmonter le deuil serait de se concentrer sur les beaux moment partagés, et de ne pas considérer la mort comme une défaite.
Si défaite il y a, elle est dans le corps de l’enfant, et non pas dans la relation. Or, l’amour que porte le parent à tel enfant diffère selon qu’il concerne la vie de l’enfant ou la vie que le parent demande à l’enfant de vivre pour lui. Un père qui a mis dans son enfant, dans cet enfant-là, le sens de sa vie à lui, ne pourra pas ‘vivre’ si cet enfant-là meurt.
Ginette Raimbault explique que le deuil que l’on vit dépend bien évidemment du lien qu’on avait avec le défunt, mais également de notre propre parcours de vie, et avant tout les premiers rapports avec notre mère. Le sentiment de perte, de solitude et d’angoisse vécu par le bébé lors des allées et venues de sa mère.
L’auteure se penche longuement sur les méchanismes de deuil chez les enfants, à propos desquels il existe un doute quant à leur capacité d’intégrer les notions de mort et de deuil. C’est pour cela qu’il est préférable qu’ils soient suivis par un psychothérapeute. Différents ‘cas’ sont exposés.
L’approche du deuil dans ce livre est axée sur la psychanalytique ; les références à Freud, Lacan et Gesell sont nombreuses. Ce livre propose donc à mes yeux davantage une explication des origines et phénomènes du deuil qu’un véritable réconfort.