‘Consolation’ d’Anne-Dauphine Julliand

Anne-Dauphine Julliand a perdu deux filles d’une maladie rare et raconte, dans ce livre sorti en octobre 2020, comment son monde s’est effondré et comment elle a pu se relever, notamment grâce à la consolation.

En sortant de l’hôpital, on se laisse surprendre par la caresse d’un rayon de soleil, on s’étonne que le ciel ne soit pas aussi noir que nos pensées. On retrouve la rue, les passants. Les autres, leur urgence, leur insouciance, leur chance. On se sent étranger, débout au bord du monde. Hors de sa ronde. Tenu à l’écart par celle qui tisse désormais sa toile en nous. La souffrance.

La consolation est pour elle indispensable pour aller mieux. Le fait d’être entouré, d’être soutenu est le bien le plus précieux. Elle estime même que la solitude peut s’avérer pire que le deuil, tout en refusant de hiérarchiser les différents types de souffrances liées au deuil.

On dresse une pyramide. Parfait triangle au socle large, généreux et à la pointe étroite. Dans le sommet confiné, inatteignable, on range ceux que l’on estime souffrir le plus. Ceux dont la détresse fait le plus peur aussi. […] On les tient à distance de la base des éprouvés de droit commun, des petits tracas, des petits bobos, des petits malheurs. Bien loin. Pour se rassurer. Car c’est rassurant de savoir que ce « pire » est hors de portée. Qu’il ne nous contaminera pas.

La consolation peut passer par des mots, mais aussi par des gestes ou la simple présence d’une personne. Par le fait d’accepter les larmes de la personne endeuillée, qui ne doivent pas être retenues. Quand elle est envahie par la peine en présence d’un(e) proche, elle ne veut pas s’en détourner.

La peine reviendra sinon, comme un boomerang, une fois le verre bu, le film terminé ou la balade achevée. Elle reviendra plus douloureuse encore car elle me trouvera seule. Aussi, quand elle est là, j’ai seulement besoin qu’on me console.

C’est le meilleur livre sur le deuil que j’ai pu lire jusqu’ici. A plusieurs reprises, je me suis dit que ce qu’elle décrivait correspondait tout à fait à ce que j’avais vécu ou ressenti. Je pense que c’est un livre qui convient plutôt aux personnes qui ne sont pas dans le « cru » du deuil, qui ont déjà commencé à accepter la perte. Je le recommande aussi à n’importe quelle personne, qui se sentira plus à l’aise lorsqu’elle fera face à la souffrance de quelqu’un.

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