Dans son livre ‘Réenchanter la mort’, Youki Vattier se penche sur les rites funéraires et les rituels permettant de garder un lien avec les défunts. L’ouvrage fait partie de la collection ‘Je passe à l’acte’ (dont l’intitulé placé en plein milieu de la couverture pourrait faire froncer certains sourcils par rapport au thème). Cette collection vise à offrir des outils pratiques pour révolutionner notre quotidien et lui donner plus de sens.
Rendre hommage au corps, puis ensuite à l’âme ou à l’esprit : les rites funéraires, avec la sagesse archaïque qui est la leur, permettent de se séparer du mort en plusieurs fois, par étapes successives.
Toute une partie du livre est consacrée aux détails pratiques du rite funéraire comme l’intervention des pompes funèbres, le choix du cercueil ou de l’urne ou encore le contenu à donner aux cérémonies. La veillée funèbre est décrite comme un adieu physique alors que celui de la cérémonie permet de dire adieu à l’âme grâce aux discours et témoignages. Ces rites marquent et permettent une transition.
N’ayez pas peur de déranger avec votre chagrin : demandez de l’aide, acceptez-la ! Dans une société qui rejette la mort, on serait presque tenté d’avoir ‘le décès honteux’. Mais en ouvrant la porte aux bonnes volontés, vous faites un cadeau dont vous n’imaginez pas la portée : cadeau à la personne défunte, qui sera honorée d’un adieu collectif aux nuances polychromes ; cadeau à vous-même, car le chemin tortueux de votre deuil sera réchauffé par la présence des autres. Cadeau, aussi, à ces amis qui vous offrent leur soutien.
L’auteure explique pourquoi la société a quelque peu délaissé les rites et comment on peut y remédier, chacun à sa façon. Elle parle aussi des rituels qui peuvent être accomplis au fil des années suivant la mort de l’être aimé : se rassembler pour se le remémorer, donner vie à ses rêves inachevés, etc.
C’est un petit livre joliment illustré et mis en page qui mériterait même d’être lu par les personnes ‘non-endeuillées’, qui pourraient ainsi réfléchir, sans être dans le vif du deuil, aux meilleures décisions à prendre par rapport aux cérémonies ou aux types d’inhumation.
