Deux mois après la mort de sa femme, Phil Elverum (Mount Eerie) a commencé à écrire des morceaux sur son deuil. En 2015, Geneviève Castrée apprend qu’elle a un cancer du pancréas, quelques mois après la naissance de sa fille. Elle est morte le 9 juillet 2016.
Dans son album A Crow Looked at Me, il décrit de manière crue et intense sa tristesse et sa sidération. C’est cette approche sans détour de la mort de sa femme qui me parle tout particulièrement.
Dans le titre ‘Real Death’ (en écoute ci-dessus), il rend très bien l’impuissance, la dévastation, l’effondrement et l’apathie qu’on ressent lorsqu’on est confronté à la mort d’un proche. C’est en tout cas ce que j’ai vécu à la mort de mon compagnon.
Le passage où il raconte qu’il reçoit un colis commandé par sa femme m’a aussi beaucoup marqué. Peu avant sa mort, mon compagnon avait commandé une dizaine de DVD, qui sont arrivés en plusieurs colis. C’était dévastateur de recevoir ces films qu’il comptait encore regarder, qu’il pensait encore avoir le temps de regarder.
Death is real
Someone’s there and then they’re not
And it’s not for singing about
It’s not for making into art
When real death enters the house, all poetry is dumb
When I walk into the room where you were
And look into the emptiness instead
All fails
My knees fail
My brain fails
Words fail
Crusted with tears, catatonic and raw
I go downstairs and outside and you still get mail
A week after you died a package with your name on it came
And inside was a gift for our daughter you had ordered in secret
And collapsed there on the front steps I wailed
A backpack for when she goes to school a couple years from now
You were thinking ahead to a future you must have known
Deep down would not include you
Though you clawed at the cliff you were sliding down
Being swallowed into a silence that’s bottomless and real
It’s dumb
And I don’t want to learn anything from this
I love you